J'ai toujours été un fan ardent des séries d'action. Si en plus il y des fligues et avions, ou même mieux, des avions et des vaissaux spatiaux, je suis au comble du bonheur.
Et donc, il y a deux ans environ, je suis tombé sur "Zipang". L'auteur, Kaji Kawagushi, était un illustre inconnu. Mais son style simple, presque dépouillé, aux personnages presques franco-belge, m'a attiré. La mise en page était de bon aloi, avec des vignettes bien choisies et bien posées dans la page. Quand au démarrage de l'histoire, je l'ai trouvé suffisemment percutant pour acheté le premier volume, dont les qualités esthétiques ne sont pourtant pas évidentes...
Et je n'ai pas été le seul à faire ce choix, et à ne pas l'avoir regretté.
L'histoire:
Sous les huées de la foule, le navire de combat Miraï quitte Yokohama pour une mission au large de l'amérique du sud. Mais en traversant le pacifique, le navire subit un acident météorologique qui le renvois dans le passé, en 1942, lors de la bataille de Midway.
Dès lors, le navire est livré à son équipage, lequel est traversé par de multiples doutes: le Miraï est un navire minuscule, mais ultra sophistiqué. Il peut donc changer le cours de la guerre. Mais ses réserves sont limités, et l'acceuil qu'il risque de recevoir des américains sera, au mieux, mauvais. Et un ratachement aux forces japonaises ne sera pas exempt de risques et de problèmes non plus.
Plus important que tout le reste, les hommes de l'équipage ne sont pas des guerriers: et le conflit auxquels ils assistent les divisent, en plus de les terrifier.
Actuellement, la série compte 13 tomes. L'histoire avance vite et ne laisse pas de temps morts. De plus, l'auteur possède une abondante documentation, et il nous montre un japon méconnu, avec rigueur et justesse: la rigidité des dirigeants de l'époque, la brutalité des forces d'occupation, le désir de vengeance des Américains...
Mon avis:
Je me suis contenté de vous livrer le fil conducteur de l'histoire, pour vous inviter à en trouver toute la richesse par vous même. Je ne pense pas que l'on puisse donner l'envie d'un gâteau en en décrivant le goût, et c'est idem pour les films ou les livres.
Cependant, j'aime beaucoup Zipang. Documenté et fouillée, cette série nous livre bien plus que les péritpéties d'hommes contemporains dans une époque éxotique, ou l'électronique est un atout suprême qui triomphe des épreuves. Elle nous montre le quotidien hors du commun d'hommes ordinaires, et les doutes qui les rongent, tout en arrosant le tout de scène d'actions dont la brutalité n'est pas excessive.
C'est cela qui classe Zipang dans une catégorie à part: ce manga est sans conteste un roman de guerre, mais qui prend ses distances face à la façilité du patriotisme façile, de la violence gratuite,et des héros dont la finesse est semblable au tranchant d'un marteau de forgeron.